feelingo
Retour à la liste des articles
Souvenirs, souvenirs oui mais responsables
Voyage durable et responsable
Par Feelingo
30 juin 2020

Lorsque nous partons en vacances, nous ramenons toujours des souvenirs, que ce soit dans notre valise, dans notre tête ou notre cœur. Cependant, les souvenirs que nous chérissons n’ont pas toujours un impact positif sur les populations locales ou l'environnement. 

« Ce ne sont que des petits souvenirs » nous direz-vous et pourtant un petit souvenir peut avoir un grand impact. Pour mieux le comprendre, il faut savoir que les souvenirs peuvent se diviser en 3 catégories : ceux que l'on récolte soi-même (les récoltés), ceux que l'on achète (les achetés) et ceux que l'on crée (les créés). 

 

Les souvenirs "récoltés".

Nous pouvons récolter des souvenirs de différentes façons. En excursion par exemple, tout le monde peut se baisser et cueillir une fleur pour sa moitié, ramasser un objet qu’il gardera précieusement ou encore une pierre d'une forme peu conventionnelle qu’il trouvera au cours de ses pérégrinations. On peut également considérer que prendre des photos, c'est aussi une manière de récolter des souvenirs.

Bien que ces actions aient l'air inoffensives, des conseils essentiels sont à connaitre pour ne pas influer négativement sur l'environnement, qu'il soit naturel ou humain, en récoltant nos souvenirs de manière anarchique.

Nous vous conseillons de :

  • Ne pas cueillir ou ramasser si je ne sais pas avec certitude ce qu'est l'objet que je récupère et si je ne peux pas estimer l’impact de mon geste. Par exemple, la plante que j’aurais cueilli pourrait être l'une des dernières de son espèce. Par ailleurs, si tout le monde ramasse un galet sur la plage, en restera-t-il ?
  • Toucher avec les yeux, ou demander la permission avant d’agir. Comme dans un musée, certains bâtiments ou statues peuvent être sacrés et les toucher pourrait être considéré comme une offense par la population locale. 
  • Respecter les traditions et les coutumes locales. En cas de doute, demander est toujours la meilleure solution.
  • Toujours demander la permission avant de prendre une photo qu’il s’agisse d’une personne ou d’un monument (si un doute est présent). Il serait malheureux de se faire incarcérer pour espionnage en prenant un bâtiment politique en photo sans le savoir. 
  • Réfléchir si le cliché pourrait nuire de quelque façon au sujet photographier en le mettant dans une position inconfortable ou en l’immortalisant faisant une action considérée comme maladroite ou répréhensible dans son pays.

En excursion ou en visite, nous ne savons que rarement si la plante à côté de nous est protégée ou si l’objet nous tendant les bras n’est pas ici pour une bonne raison. Dans un pays tel que le Japon par exemple, de nombreux objets, aliments et boissons sont laissés en offrande pour les Kami (dieux). Ainsi, afin de ne pas vous attirer les foudres de la population et de ses dieux, il vaut mieux ne pas y toucher.

Pour ce qui est des photos, certaines précautions sont aussi à prendre.

Dans certains pays, politiquement, religieusement ou encore traditionnellement "sensibles", les autorités locales peuvent être amenées à vous demander de supprimer vos clichés, confisquer votre appareil ou même vous arrêter s’ils vous voient prendre une photo qui leur semble frauduleuse. Il peut y avoir des restrictions sur des bâtiments tels que les bases militaires ou encore les infrastructures gouvernementales, ou même les musées.

En France, des personnes se sont déjà faites expulsées du Louvre pour avoir pris des clichés interdits.

Par ailleurs, les personnes que vous prenez en photo ont également leur mot à dire.  Elles doivent vous donner leur consentement avant que vous ne puissiez les prendre en photo. Quant aux enfants, n'ayant pas encore l'âge de donner ou non leur consentement, nous vous recommandons tout simplement de ne pas les prendre en photo.

 

Les souvenirs "achetés". 

Les magasins de souvenirs sont souvent légions dans les destinations touristiques. Vendant quasiment tous les mêmes produits, on se retrouve souvent perdu au moment de choisir. Néanmoins, en termes de développement durable, si nous pouvons trouver le même bien dans différents magasins, cela peut témoigner d’une production massive, probablement délocalisée dans un pays où la main d’œuvre est bon marché. Le bénéfice de la vente de ses souvenirs ne reviendra pas ou de manière minime aux populations locales et pourra même, au contraire, faire concurrence à leurs propres produits.

  • Privilégier les produits de l’artisanat local est la meilleure solution pour participer au développement de la destination visitée. Pour cela, voici quelques conseils :
  • Vérifier la provenance du produit et s’assurer qu’il est produit dans des conditions respectueuses de l’Homme et de l’environnement. Si vous ne pouvez pas vous en assurer ne l'acheté pas.
  • Vérifier la conformité à la loi du produit. Pour cela, des labels tel que le « marquage CE » et, des référentiels tels que celui du CITES, existent.
  • Vérifier la signification du produit. Il faut se renseigner sur le sens de l’objet que l’on achète. Il serait par exemple dommage d’offrir une crème de beauté venant du Japon à sa mère sans savoir qu’elle est confectionnée à base de fiente de rossignol, symbole de l’amour dans ce pays. Par ailleurs, il est important de se rappeler que les Bouddha, par exemple, ne sont pas des objets de décoration mais des symboles religieux dans de nombreux pays d'Asie.

 

Comment mettre en pratique ces conseils ?

En ce qui concerne la provenance, il faut savoir que même un produit donnant l’impression d’être fait-main peut être manufacturé. Pour en être sûr, vous pouvez vous renseigner sur le lieu de fabrication ce qui vous évitera souvent des déceptions. Si ce dernier n’est pas indiqué sur le produit, rien ne vous empêche de demander au vendeur, et ainsi d’engager une conversation qui vous permettra d'en apprendre davantage. Vous pourrez, par exemple, apprendre quels matériaux ont été utilisés lors de la fabrication et ainsi vérifier si aucun produit illicite n’y est incorporé. Une attention particulière doit être portée sur toute provenance animale et végétale qui serait protégée par la loi et soumise à des restrictions (CITES).

Enfin, pour ce qui est de la signification des produits achetés nous pouvons prendre comme exemple celui de la croix gammée. En effet, avant d’être utilisée par les nazis, ce symbole, était déjà répandu dans le monde et particulièrement en Asie, dans des religions comme l’hindouisme ou le bouddhisme. Pour la première, le symbole est assimilé notamment au dieu Ganesh et pour la seconde, il est souvent représenté aux cotés de Bouddha et serait un signe de bienvenue et de bon augure. Tout est donc histoire de perception et de compréhension de la culture du pays dans lequel on se trouve. S’offusquer sans savoir reviendrait à brasser de l’air ; fatiguant mais inefficace. D'ailleurs, en regardant avec attention, on se rend compte qu'il existe des différences entre les deux symboles : la croix gamée est penchée à 45°, noir sur fond blanc entouré de rouge, alors que le svastika est plat et peut même se trouver inversé.

 

 

Pour finir, les souvenirs "créés".

Vous pouvez devenir votre propre créateur de souvenirs. Vos activités, vos rencontres, vos échanges, les événements impromptus font aussi la beauté d’un voyage. Ce ne sont pas des souvenirs matériels, mais ils sont tout aussi concrets qu’un objet que vous auriez créé avec un artisan local pendant une activité de « do it yourself ».

Un bon moyen de s’en rappeler est de tenir un journal de bord lors de vos voyages, soit écrit (informatique ou manuscrit en utilisant du papier recyclé ou certifié), soit filmé. Ainsi, en le parcourant quelques années plus tard vous pourrez vous remémorer chaque anecdote croustillante que vous avez vécu.

Attention néanmoins à ne pas vous laisser prendre par l'écriture tout azimut. Personne ne devrait, par exemple, graver son nom dans des lieux antiques et protégés, mais de cela, Ding Jinhao vous en parlera mieux que nous. Après tout, inscrire son nom sur une pyramide aurait pu lui couter 20 000 $ d’amende et 12 mois de prison.

En résumé, afin de créer le maximum de souvenirs, n’hésitez pas à :

  • Engagez la conversation avec les locaux, même sans parler la même langue. Après tout, 70 % de la communication passe par le langage non verbal.
  • Lancez-vous dans des activités inhabituelles qui vous sortiront de votre zone de confort. Vous n'en serez que plus fier. 
  • Soyez curieux et intéressé. La plupart des gens aiment partager leur culture et leurs traditions avec les personnes s’y intéressant réellement.

 

Les souvenirs ne sont qu’une petite partie du voyage, mais bien les choisir a un impact positif, rarement pris en compte, sur le pays qui vous a accueilli.

Etre attentif à la provenance et la qualité des produits manufacturés, préférer les expériences et les produits locaux, rechercher le dialogue et l’échange avec les populations locales ne pourront que vous permettre de rendre votre voyage plus enrichissant. Vous construirez des souvenirs durables qui resteront gravés à jamais dans votre esprit et nourriront vos pensées, alors restez ouvert, réceptif et curieux face à ce qui vous entoure et votre voyage n'en sera que plus mémorable.