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Le gaspillage alimentaire en vacances : pourquoi et comment l'éviter ?
Voyage durable et responsable
Par Feelingo
3 janvier 2022

Lors de la Journée internationale 2021 de sensibilisation aux pertes et au gaspillage de nourriture, la France a réaffirmé son engagement pour réduire de 50 % le gaspillage alimentaire d’ici 2025.

Les pertes et gaspillages alimentaires représentent 10 millions de tonnes par an (chiffre 2016), soit une valeur commerciale estimée à 16 milliards d’euros. Et nous ne parlons ici que de la France !

 

Mais que savons-nous du gaspillage alimentaire ?

La Loi du 11 février 2020, relative à la lutte contre le gaspillage, reprend la définition initiée dans Le Pacte national en 2013 : « Toute nourriture destinée à la consommation humaine qui, à un endroit de la chaîne alimentaire est perdue, jetée, dégradée, constitue le gaspillage alimentaire ».

Un sujet d’importance quand on sait qu’un Français sur dix a du mal à se nourrir, et qu’un tiers des aliments produits dans le monde chaque année n’est pas consommé.

La perte et le gaspillage sont des fléaux rencontrés à chaque étape de la chaîne alimentaire. La répartition est la suivante :

  • 32 % en phase de production ;
  • 21 % en phase de transformation ;
  • 14 % en phase de distribution ;
  • 33 % en phase de consommation, soit 30 kilos par Français chaque année, dont 7 kilos de produits alimentaires non consommés et encore emballés.

Ainsi, la grande distribution représente 750 000 tonnes de nourriture gaspillée par an, les cantines et les restaurants plus de 1 million de tonnes. Quant à nous, les ménages, nous gaspillons 2 millions de tonnes par an, soit 30 kilos par personne.

Que gaspillons-nous le plus ?

Les légumes (31 %), les liquides (24 %), les fruits (19 %), le riz, les pâtes, les céréales (12 %), le pain, la viande et le poisson (4 %).

Ce gaspillage a des répercussions auxquelles nous ne pensons pas forcément :

  • Prélèvement inutile de ressources naturelles, telles que les terres cultivables et l’eau ;
  • Émissions de gaz à effet de serre, évaluée par l’ADEME (Agence De l’Environnement et de la Maîtrise de l'Énergie) à 3 % de l’ensemble des émissions nationales ;
  • Coûts de gestion.

Mais alors, que faire ?

Comme nous l’avons vu dans l’article sur le tri des déchets, la loi anti-gaspillage pour une économie circulaire (AGEC) a parmi ses injonctions : 

  • La diminution de moitié par rapport au niveau de 2015 du gaspillage alimentaire notamment pour la restauration commerciale, d’ici 2030 ;
  • Le suivi et le contrôle, par les opérateurs, de la qualité des dons d’invendus alimentaires ;
  • Des amendes allant jusqu’à 0,1 % du chiffre d’affaires pour les entreprises qui détruisent des invendus alimentaires encore consommables ;
  • Une meilleure gestion des stocks ;
  • La création du label « anti-gaspillage alimentaire » qui met en valeur les initiatives vertueuses de certaines entreprises.

 

Le gaspillage alimentaire est aussi un sujet majeur pour l'industrie hôtelière

Il est parfois difficile pour un hébergeur d'évaluer le nombre de repas qui seront servis, la quantité désirée par le client et d'optimiser sa gestion des stocks. D’autant qu’il lui faut respecter les règles strictes de sécurité sanitaire et s’entendre avec certains fournisseurs qui imposent des minima de commandes.

Réduire le gaspillage alimentaire au sein de leur établissement

L’Union des Métiers et des Industries de l’Hôtellerie, forte de propositions, conseille à ses adhérents de :

  • Respecter la saisonnalité des produits et renouveler la carte en fonction ;
  • Proposer une carte restreinte, mettre en avant les plats du jour, utiliser une même denrée pour plusieurs recettes, préférer les saveurs à la quantité ;
  • Espacer les commandes pour les produits non périssables;
  • Regrouper les livraisons entre confrères;
  • Utiliser le sous-vide et une cellule de froid pour augmenter la durée de conservation ;
  • Proposer des « doggy-bag » comme le demande la loi Agriculture et alimentation.

Les actions des hébergements de Feelingo

La mise en place d’actions écoresponsables permet aux hébergeurs d’améliorer leurs impacts environnementaux, d'accroître leur marge brute, d'améliorer leur image, de fidéliser et d'accroître leur clientèle, de fédérer leurs équipes autour d’une démarche collective vertueuse.

  • Création de partenariats

Dans son objectif annoncé de réduire son gaspillage alimentaire de 30 %, le groupe Accor s’est associé, en 2016, à Too Good To Go, une application créée pour mettre en relation les professionnels (hébergeurs, restaurants, supermarchés, petits commerces) et les particuliers qui peuvent acheter les produits non vendus / consommés à prix réduit.

Résultats de ce partenariat : en moins de 4 ans (chiffres mai 2020), plus de 650 hôtels du groupe, dans 11 pays européens, ont pu sauver 450 000 repas, soit 225 tonnes de déchets évités.  

  • Création de recettes « anti-gaspi »

Autre initiative pour lutter contre le gaspillage alimentaire, celle du Groupe Barrière qui a lancé en 2016 le Challenge Anti Gaspi pour sensibiliser ses collaborateurs au gaspillage alimentaire et les inciter à innover. Ce défi annuel leur a valu un prix lors de la deuxième édition des Palmes du Tourisme Durable, un concours qui récompense les professionnels pour leur investissement dans le tourisme durable ou leurs engagements dans une démarche écoresponsable.

Plus que jamais, groupes et hébergeurs indépendants innovent pour réduire le gaspillage alimentaire, sensibiliser leurs équipes et leur clientèle, mais aussi le grand public. Ainsi est né le livre « Les chefs s’engagent, leurs recettes anti-gaspi » dans lequel 27 chefs donnent leurs recettes pour cuisiner les restes. Parmi ces chefs, celui du restaurant La Parenthèse, situé à l’hôtel Altéora, Laurent Isorez.

  • Privilégier les produits locaux

Le Groupe Barrière a fait de la lutte contre le gaspillage alimentaire un sujet important de sa politique RSE, avec le désir de privilégier le locavore, les produits de saison et du terroir, cultivés pour certains dans les potagers et vergers du groupe. Une préservation de la biodiversité qui va jusqu’au miel produit dans 11 établissements, tout comme l’organisation de marché de produits locaux. L’objectif ? Mettre les producteurs dans la lumière et permettre à sa clientèle de découvrir les produits issus du territoire. 

  • Aller plus loin

Parce qu'ensemble on va plus loin, l’opération Mon Resto Engagé a été lancée par 18 restaurateurs du Poitou, dont celui de l’hôtel Altéora, avec l’aide de partenaires institutionnels comme l’ADEME et la DRAAF (Direction Régionale de l'Alimentation, de l’Agriculture et de la Forêt). Pendant un an, ils ont travaillé sur ces 4 axes : une carte responsable, innover en cuisine, améliorer ses pratiques et adapter sa prestation.   

 

Nous aussi, faisons de notre mieux !

Comment, à la maison, pouvons-nous réduire le gaspillage alimentaire ?

  • Faire une liste des courses en fonction des menus de la semaine ;
  • Préférer le vrac aux produits conditionnés ;
  • Apprendre à transformer et à utiliser les restes pour faire du compost et/ou cuisiner d’autres plats. De nombreux sites (La Fourche, Régal, Cuisine Anti Gaspi), forums, applications (We Act For Good) existent pour échanger des idées de recettes anti-gaspillage ;
  • Améliorer la conservation des aliments en rangeant bien son réfrigérateur, en utilisant le sous-vide, la congélation, les emballages naturels et les boîtes en verre.

Respectons les DDM et les DLC !

Mais de quoi s’agit-il ?

 La Date de Durabilité Minimale est la date jusqu’à laquelle les denrées conservent leurs qualités organoleptiques, physiques, nutritives, gustatives, d’où la mention « À consommer de préférence avant le ». Si leur emballage n’a pas été abîmé, on peut consommer des produits dont la DDM est dépassée, ils auront juste perdu de leur goût (le café, par exemple) et de leurs propriétés nutritionnelles.

La Date Limite de Consommation intervient lorsqu’il s’agit de denrées alimentaires microbiologiquement périssables (comme les œufs, la charcuterie, la viande, les plats cuisinés). Lorsque la date est passée, le produit ne doit plus être commercialisé. Quant à nous, consommateurs, nous devons éviter de congeler un produit dont la DLC est proche ou dépassée et ne pas le consommer, en cas de rupture de la chaîne du froid. 

Certains produits ne sont pas périssables : le miel, le sucre, le sirop d’érable, le sel, le poivre, la poudre de cacao, la crème de marrons, ...

D’autres peuvent être conservés pendant des années si on les place dans un récipient hermétique : le café (au réfrigérateur ou au congélateur), les légumes secs, les épices, la fécule de maïs, le riz, les pâtes, les céréales, le beurre clarifié, les farines (hormis celle de blé complet), les bocaux de fruits et légumes, …

Et lors de nos voyages, comment faire ?

  • Avant le grand départ

Avant de partir, limitons nos courses afin de laisser dans le frigo des produits que l’on pourra consommer à notre retour. Déjà trop tard ? La congélation reste la solution, tout comme la transformation des restes en sandwiches qu’on sera content d’avoir avec nous lors du trajet. Quant aux fruits et légumes trop fragiles, mettons du cœur à l'ouvrage en les cuisinant sous forme de compotes, confitures, coulis, qu’on conservera dans des bocaux ou dans le congélateur.

Sinon, des applications (Geev, HopHopFood) permettent de donner aux plus démunis des denrées non entamées que nous n'aurions pas eu le temps de consommer.  

  • Une fois sur place

Lors de nos repas, qu’ils soient emportés ou consommés dans des restaurants, soyons raisonnables avec les portions, demandons à ôter un ingrédient qui nous déplait pour lui éviter de finir à la poubelle, et optons pour le doggy-bag si nous avons eu les yeux plus gros que le ventre. En voyage, il est agréable d’aller à la découverte des marchés locaux, des fermes, des magasins d'alimentation, et de soi-même cuisiner pour tester des saveurs nouvelles et faire des économies. On privilégiera les produits frais pour une meilleure conservation, des recettes simples pour ne pas multiplier les ingrédients. En fin de séjour, on cuisine les restes, on donne aux voisins ou aux logeurs les produits non terminés et non abîmés.  

À la maison comme dans nos déplacements, utilisons des applications anti-gaspillage (Too Good To Go, Phenix, Karma, Frigo Magic, Save Eat, OptiMiam, Zéro Gâchis) qui nous permettent de réduire les déchets alimentaires et ceux des commerces locaux, notamment en achetant à prix réduit les invendus des magasins alimentaires et des restaurants.

 

Des astuces anti-gaspillage à partager ? Dites-nous tous !

 

Sources :

Site du ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation : https://agriculture.gouv.fr/.

Site du ministère de la Transition écologique : https://www.ecologie.gouv.fr/.

Site du ministère de l’Économie et des Finances : https://www.economie.gouv.fr/.

Site de l’agence de la transition écologique : https://www.ademe.fr/.

Site de l’Union des Métiers et des Industries de l’Hôtellerie : https://umih.fr/fr/.

Site du groupe Barrière : https://www.groupebarriere.com/fr.html.

Site du groupe Accor : https://group.accor.com/fr-FR.

Site de l’hôtel Altéora : https://hotel-alteora-site-du-futuroscope.com/.

DENHEZ Frédéric et JENNI, Alexis « Ensemble pour mieux se nourrir ».