Dotée d’une histoire plurimillénaire et d’une civilisation considérée par certains historiens comme fondatrice de la civilisation occidentale, la Grèce est une destination qui fascinera tous les amoureux de culture.
Entre légendes mythologiques et sites archéologiques de renom, voici un panorama des premières grandes périodes qui ont marqué la culture et l’Histoire de la Grèce.
La civilisation mycénienne, un retour aux sources
Si les premiers humains remarqués en Grèce s’y sont installés vers 40 000 avant notre ère, la première civilisation notable est la civilisation mycénienne.
Appartenant au groupe des civilisations égéennes de l’Helladique récent (fin de l’âge du bronze), elle se développe entre 1650 et 1100 avant J.-C et se répand dans tout le monde égéen depuis le sud de la Grèce continentale actuelle.
La civilisation mycénienne voit l’apparition d’une première forme d’unité culturelle au sein de ses habitants : la construction de palais-forteresses (comme à Mycènes et Tirynthe, par exemple), la confection de poteries peintes en terre cuite et l’apparition d’une écriture - le linéaire B. La culture grecque est née !
La Grèce antique, une civilisation millénaire
Connue dans le monde entier, la Grèce antique est une civilisation qui a marqué l’histoire, tant elle fut riche en évolutions et influences dans les domaines politique, scientifique, artistique, philosophique et littéraire.
S’étendant sur la péninsule de la Grèce actuelle, Chypre, les îles de la mer Égée, la côte égéenne de l’Anatolie et la Sicile actuelle, elle est composée de trois périodes distinctes et majeures :
- L’époque archaïque ;
- L’époque classique ;
- L’époque hellénistique.
L’époque archaïque (du VIIIème au Vème siècle avant J.-C.)
Après l’effondrement de la civilisation mycénienne, la Grèce se réorganise totalement à partir du VIIIème siècle avant J.-C., siècle de la création des premiers Jeux olympiques. Elle est alors ruraleet l’agriculture progresse grandement, tout comme l’économie, le commerce et la production artisanale. Par ailleurs, la population s’installe en groupements autonomes et la cité - polis - voit petit à petit le jour, centrée autour de l’agora où les habitants se rassemblaient.
L’importance croissante donnée aux rites et cérémonies religieuses sous la Grèce archaïque est aussi l’un des facteurs de son émergence. En effet, les habitants ont besoin d’un endroit pour célébrer leurs divinités comme en témoigne l’Héraion de Pérachora, dédiée à Héra, dont les vestiges se trouvent à Péloponnèse.
Au VIIème siècle avant J.-C., la Grèce connait une véritable explosion démographique. Pour pallier son manque d’espace et de nourriture, il lui faut gagner de nouveaux territoires : une campagne de colonisation se fait donc durant les VIIème et VIème siècles avant J.-C. dans les bassins oriental et occidental de la Méditerranée. Cette campagne est à l’origine de l’acquisition d’une monnaie et d’un nouvel alphabet venu du phénicien (qui remplace l’alphabet mycénien).
Cette vague de colonisations pousse les Grecs à perfectionner leurs techniques militaires et une nouvelle manière de combattre est mise en place : l’opposition de deux régiments d’infanterie lourde, les phalanges hoplitiques. Ces groupes ont également beaucoup joué dans l’émergence de la cité, puisque leur succès se base sur le nombre de ses membres et la solidarité entre ces derniers. Cet art de combattre est souvent représentées dans l’art de l’époque ; c’est à cette époque que les célèbres poteries en céramique ornés de figures noires font leur apparition.
Côté politique, la Grèce archaïque surpeuplée est touchée par des conflits internes ainsi qu’une crise agraire. Les terres sont en effet concentrées entre les mains des riches familles aristocratiques qui gouvernent les cités et le peuple réclame un partage égalitaire et l’annulation de la dette. Les monarchies qui préexistaient laissent peu à peu place à de nombreuses tyrannies et à un abus généralisé de pouvoir. La vindicte populaire va alors entraîner la naissance de la démocratie à Athènes, qui consent au partage du pouvoir.
Ainsi, père de la démocratie, Clisthène est à l’origine d’un ensemble de mesures qui la définissent dès - 508 : les citoyens votent désormais toutes les grandes décisions, élisent leurs représentants civils et militaires et peuvent se prononcer sur l’exil des notables jugés trop puissants.
L’époque classique (du Vème au IVème siècle avant J.-C.)
S’étendant approximativement de la chute de la tyrannie à Athènes en - 510 à la mort d’Alexandre le Grand en - 323, la Grèce classique est la période de maturité des valeurs et institutions grecques, que bon nombre d’historiens assimilent à l’âge d’or de la Grèce antique.
C’est surtout celle du siècle de Périclès, qui voit la cité-État d’Athènes à son apogée, dominant politiquement, culturellement, artistiquement et militairement tout l’Empire. Homme politique et militaire athénien, Périclès renforce les institutions démocratiques de la cité et ordonne la construction de nombreux monuments, dont la plupart des édifices de l’Acropole encore visibles aujourd’hui.
C’est aussi l’époque des philosophes Socrate et Platon, des écrivains Eschyle et Euripide, des historiens Thucydide et Hérodote…
Malgré cette domination incontestable, la politique extérieure de la cité va causer sa perte. Sparte jalouse son statut hégémonique et met en place une confédération de cités hostiles à l’impérialisme athénien. S’en suit la première guerre du Péloponnèse qui s’achève avec la défaite d’Athènes en - 404. À l’origine de nombreuses luttes internes, ces conflits finissent par affaiblir les cités grecques qui cèdent au roi Philippe II de Macédoine. Ce dernier s’empare de tout le territoire grec en – 338 et à sa mort en - 326, son fils Alexandre le Grand prend la tête de la Ligue de Corinthe qui réunit les cités grecques dans un projet de vengeance et de conquête de l’Empire perse.
À cette période, la céramique à figures noires laisse place à celle à la céramique à figures rouges qui au lieu de représenter des scènes mythologiques ou de combat, représentent pour la première fois des scènes de la vie de tous les jours.
L’époque hellénistique (de 323 à 30 avant J.-C.)
Alexandre le Grand ne bénéficie pas dans son projet d’un grand engouement des cités grecques pour beaucoup opposées à la domination macédonienne. Sa mort en - 323 marque le début de l’époque hellénistique de la Grèce antique, une période de déclin face à l’hégémonie croissante de l’Empire romain.
En effet, les guerres de libération des cités grecques les affaiblissent considérablement et celles-ci sont incapables d’établir une cohésion nationale. Si, suite aux conquêtes d’Alexandre le Grand, la Grèce est à l’abri de la crise économique, cela change radicalement dès - 280 et entraîne de nombreux conflits sociaux. La richesse se concentre de plus en plus entre les mains d’un groupe restreint et des conflits internes en découlent.
Le tournant s’opère avec l’alliance de la Grèce à l’Empire romain dans la guerre contre la Macédoine et dès la deuxième guerre de Macédoine, qui s’achève en - 197, Rome devient la principale puissance en Grèce. En - 196, Titus Quinctius Flamininus proclame la liberté de toutes les cités grecques mais celle-ci n’est qu’illusoire et les Grecs prennent rapidement conscience de leur sujétion à Rome. Des ligues anti-romaines se mettent en place mais la répression est massive et radicale.
De cette époque est née l’art hellénistique, aujourd’hui reconnue mondialement. Parmi les réalisations les plus célèbres, la Vénus de Milo et la Victoire de Samothrace exposées toutes deux au Louvre de Paris. Outre, la sculpture, l’architecture de cette période se caractérise par son gigantisme à l’image du Grand autel de Pergame.
L’Histoire grecque à travers ses sites historiques
Pour mieux comprendre l’Histoire et la culture de la Grèce, il est important d’en visiter les nombreux sites archéologiques.
Olympie, cité olympique.
Centre religieux du Péloponnèse, Olympie est inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO. Elle vaut surtout le détour pour les vestiges de son stade et de son gymnase qui proposent une plongée immédiate dans la culture grecque et l’origine des Jeux olympiques.
Delphes, hommage à Apollon
Construit au pied du mont Parnasse, Delphes est l’un des sites archéologiques grecs les plus importants et mieux conservés.
C’était autrefois un sanctuaire panhellénique où l’oracle d’Apollon - la Pythie - se prononçait.
Épidaure, vestiges des temps classiques
Vous découvrirez à Épidaure les loisirs de la Grèce antique à travers la visite d’un somptueux théâtre à l’acoustique étonnante. Impossible de ne pas se laisser transporter jusqu’aux temps anciens, aux côtés de Grecs assis sur les gradins, vêtus d’une toge traditionnelle.
Le sanctuaire d’Asclépios, dieu guérisseur, mérite également une visite pour découvrir les premiers instruments médicaux de Grèce.
Mycènes, les origines de la civilisation grecque
Ancienne cité préhellénique du Péloponnèse, Mycènes permet de découvrir les origines de la civilisation grecque, la civilisation mycénienne. On y trouve notamment la tombe d’Agamemnon, grand roi de la cité.
Athènes, symbole mondial de la Grèce antique
La capitale grecque est surmontée d’un impressionnant site historique, l’Acropole. Bâtie sous le siècle de Périclès, celle-ci se compose de nombreux temples en l’honneur des divinités grecques et d’une agora qui était autrefois le centre de la vie de la cité.
Enfin, le musée archéologique d’Athènes est également une visite incontournable pour approfondir votre connaissance de l’Histoire de la Grèce.