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Des gestes simples pour limiter son empreinte carbone
Voyage durable et responsable
Par Feelingo
30 juin 2020

Tout d’abord, qu’est-ce qu'une empreinte carbone ? C’est la mesure des émissions de gaz à effet de serre (GES) que nous produisons de par nos activités anthropiques. Elle dépend alors de nos activités mais aussi des outils nécessaires à la pratique de ces dernières (tondeuse, voiture, cheminée…).

Ces actions sont souvent liées à des pratiques quotidiennes, mais elles peuvent aussi être spécifiques à nos voyages ou à nos loisirs. Afin de mieux comprendre l'impact de nos activités sur l'environnement, nous les recensons en trois catégories : l’alimentation, le numérique et les transports

 

Commençons tout d'abord par l’alimentation. L'impact environnemental de cette dernière vient principalement de l’élevage. En effet, dans son rapport, Livestock's long shadow, la FAO (Food and Agriculture Organization) montre les impacts que cette activité peut avoir sur l'environnement et, plus principalement, sur l'air, l'eau, les sols, la biodiversité et les changements climatiques. En France, c’est 80 % des terres agricoles nécessaires à l'alimentation de la population qui est réservé aux produits animaliers, soit 20,8 millions d’hectares.

Cependant, il ne faut pas oublier que l’agriculture ne comporte pas seulement les élevages et que plus de 60 % de notre assiette est composée de céréales et de fruits et légumes. Ceux-ci ont également des conséquences sur l'environnement. Prenons l’exemple de la culture de l’avocat. Celle-ci, d’après une étude du Zeit, nécessite environ 1 000 litres d’eau par kilo, soit plus que ce qu’il faut pour la même quantité de viande de bœuf, qui varie entre 20 et 500 litres selon l’INRA. De plus, ce fruit est principalement cultivé en Amérique latine et, avec l'explosion de sa consommation en Europe (+ 65 % entre 2016 et 2018), le transport, fait le plus souvent en camion et bateau, produit des gaz à effet de serre (GES) et se répercute sur l’empreinte carbone des personnes consommant le fruit. En effet, l'empreinte carbone augmente en fonction des produits consommés, mais aussi en fonction de leur provenance.

Ainsi, en 2012, l’alimentation représentait 25 % de l’empreinte carbone des ménages en France et celle-ci était principalement liée à l’agriculture, aux transports, mais aussi à la transformation alimentaire, à la distribution et au gaspillage alimentaire à domicile.  

Voici quelques conseils afin de diminuer l'impact de notre alimentation sur l'environnement :

  • Vérifier la provenance de nos aliments, privilégier au maximum la proximité : Par exemple, un produit « made in France » peut provenir des DROM-COM. Bien que l'acheter soutiendra la production nationale, l'impact de son transport reste important et le même produit venant de Belgique ou d’Italie pourrait être moins préjudiciable pour la planète. 
  • Faire attention aux modes de culture employés : On ne le dit pas assez, mais les pesticides et engrais polluent, tout comme les antibiotiques et les hormones. Il faut donc bien choisir nos produits pour notre santé ainsi que celle de la Terre.
  • Faire attention aux effets de mode : La consommation de l’avocat en est la preuve, et cette vidéo de Brut en résume bien les conséquences.

 

Outre l'alimentation, et aussi étonnant que cela puisse paraitre, le numérique a lui aussi un impact sur notre empreinte carbone. Les sites GreenIT.fr et E-RSE.net se sont plongés sur le sujet.

Tout d’abord, le web est un secteur en évolution. D’ici 2035, une grande majorité de la population mondiale aura accès à internet et pourra s’en servir. Cela veut donc dire que les liens de communication à travers le monde augmenteront, notamment par e-mail. Or, l'envoi d'un e-mail produit des GES, entre 0,3 et 50 g, pour être précis et ce chiffre dépend des pièces jointes et du nombre de destinataires. Cumulés, c’était 192 milliards d’e-mails envoyés en 2014, ce qui correspond à l’empreinte environnementale de 3,1 millions d’automobilistes sur une période de 1 an.

Par ailleurs, les e-mails ne sont pas les seuls à avoir un impact. Les recherches internet ou le visionnage de vidéos en ligne ont également un impact notable. En une journée, les recherches Google représentent 7 tonnes de CO2 émis dans le monde, soit 7 fois plus que le chauffage d’un trois-pièces parisien en un an. Les vidéos en ligne représentent quant à elles 60 % du flux de données mondiales et 20 % des émissions de GES dues au numérique (soit environ 306 millions de tonnes en un an). À tout cela s’ajoute l’alimentation des ordinateurs, la fabrication du matériel mais aussi les réseaux et enfin les data center, qui représentent 25 % des impacts dus au numérique.

Alors comment limiter son impact personnel ? Ici, les actions sont moins évidentes mais elles existent. Par exemple, plutôt que d'envoyer des e-mails ou de passer un appel via internet, le téléphone est une option moins polluante. Par ailleurs, il est également possible de diminuer notre utilisation d’internet, et notamment le nombre de recherches sur moteur de recherche qui nous faisons. Pour cela, il existe des moteurs de recherches alternatifs qui compensent l'impact causé par leur utilisation. C'est le cas d'Ecosia, d'Ecogine ou encore de Lilo qui ont tous un fonctionnement particulier. Vous pouvez également faire des recherches moins fréquentes et plus ciblées, en évitant les « j’ai un bouton bizarre sur le ventre, que faire ? ». 

Enfin, nous pouvons aussi limiter notre visionnage de vidéos sur YouTube, par exemple, puisque nous savons maintenant l'impact des vidéos regardées en ligne.

 

Finalement, nous ne pouvons pas parler d'empreinte carbone sans mentionner le deuxième secteur le plus émetteur de GES dans le monde (le premier étant la production d’énergie) : le transport. En 2016, il représentait 13,41 gigatonnes de CO2 émises. En France, c’est même le secteur qui émet le plus de CO2, puisque c'était 38 % des émissions de 2017.

D’où vient cette pollution ? Dans le cadre du voyage, on pense tout d'abord aux avions. En effet, un avion émet en moyenne 2 fois plus qu’une voiture diesel et 4 fois plus qu’un bus en termes de de CO2 par kilomètre et par passager (Agence européenne de l’environnement, 2014). Cependant, le transport routier représente trois quarts des émissions de CO2, et bien qu'elle soit souvent moins polluante, la voiture (mais aussi les camions), est beaucoup plus utilisée et répandue dans le monde que les avions, qui restent tout de même deuxième dans la part des émissions de CO2 devant le transport maritime.

Pour agir sur ce facteur, nous pouvons, par exemple, privilégier au maximum les modes de transports doux. Pour en apprendre plus, nous vous invitons à lire l’article que nous avons dédié sépcifiquement aux transports.

 

L’empreinte carbone de chacun est spécifique à son mode de vie et à sa consommation, il n'y a donc pas de shéma pré défini pour réduire son empreinte carbone. Comme le dirait Marshall McLuhan « Il n'y a pas de passagers sur le vaisseau Terre. Nous sommes tous des membres de l'équipage ». Il nous faut donc agir au maximum de nos capacités. Prendre son vélo le plus possible pour aller travailler, découvrir un producteur local, faire sa lessive, changer de moteur de recherche, de fournisseur d'énergie... Il n'y a pas de petits gestes, il n'y a que des gestes et tous on une importance. Ainsi, consommer moins mais mieux, éviter, réduire ou compenser sont des objectifs que nous pouvons tous fixer afin de nous améliorer petit à petit.

 

 

Sources :

L’insoutenable usage de la vidéo en ligne. Un cas pratique pour la sobriété numérique. Piloté par Maxime Efoui-Hess pour The Shift project, 2019.

Le bilan carbone des ménages français passé au crible, actu-environnement.

http://institut.inra.fr

Transport et CO2 : quelle part des émissions ?, futura-sciences.

L'alimentation représente un quart de l'empreinte carbone des Français, actu-environnement.